Lumière de la mer
- juin 2022
- Musée Subaquatique de Marseille – Plage des Catalans
- Installation bioluminescente sous-marine activée par des bactéries vivantes en Méditerranée.
- Jérémie Brugidou
Le 8 juin 2022, à l’occasion des 30 ans de la Journée Mondiale de l’Océan, une installation inédite a été proposée au large de la plage des Catalans à Marseille. Conçue par Jérémie Brugidou, Lumière de la mer invitait le public à plonger la nuit pour découvrir le Musée Subaquatique de Marseille éclairé non pas artificiellement, mais par la lumière vivante de micro-organismes marins.
Douze globes transparents, 100 % recyclés et hermétiques, contenaient des cultures de Photobacterium phosphoreum ANT‑2200, une bactérie bioluminescente présente en Méditerranée. Suspendues sous l’eau, ces sphères diffusaient une lumière bleutée organique, douce et mouvante, transformant le fond marin en paysage sensible.
Les visiteurs étaient invités à nager jusqu’au site pour vivre une expérience corporelle inédite : évoluer dans un espace muséal éclairé par le vivant, croisant sculptures immergées, poissons nocturnes et lumière bactérienne. Une expérience rare où l’art s’allie à la nature pour parler de ce qui échappe aux regards.
Ce projet est né d’un désir de créer une rencontre sensible entre les humains et les formes de vie invisibles, celles des profondeurs marines. Il visait à sensibiliser à la biodiversité des océans, notamment les zones obscures, souvent menacées car éloignées de notre champ de vision. Grâce à la lumière naturelle des bactéries, ces écosystèmes retrouvent une présence perceptible, une visibilité poétique.
Les sphères, conçues comme de petites planètes flottantes, symbolisent des habitats potentiels, des milieux vivants à la croisée de l’humain et du non-humain. L’installation fait le pari d’un art écologique et relationnel, qui éveille autant qu’il informe.
Le MIO, partenaire scientifique du projet, travaille activement sur le rôle des organismes profonds dans les cycles du carbone et le climat. Lumière de la mer a ainsi été pensée comme un acte de médiation : replacer l’océan profond au cœur des préoccupations écologiques, et faire rayonner ses mystères par la lumière du vivant.
